Jour 8 :
On commence par des exercices basés sur l'espace avec Dylan, à 2 juste avec des mains on créer des espaces architecturaux différent. Une main propose quelques puis une autre s'ajoute à celle-ci en ajoutant à la proposition et ainsi de suite. Ensuite chacun dessine une peur sur une feuille et puis on regarde ça tous ensemble, on étudie le dessin, les courbes, les vides, qu'est ce que ça pourrait exprimer... Pour finir, par 2 on créer des espaces qui pourrait représenter la peur, en utilisant tout le lieu pas seulement la salle de répet. En pensant à mettre un acteur dedans ou pas, à comment placer le public par rapport à cet espace, qu'est-ce qu'on y fait... C'est intéressant de voir comment un simple de détail qui change la perspective peut être important pour faire sentir la peur. On a trouvé pas mal d'espaces intéressant et de mises en situations qu'on pourrait lier avec plusieurs choses dans la matière qu'on a récolté. Avec Valentina on reprends le travail sur nos 3 images personnels liés à un événement, on créé tous ensemble l'univers sonore de celles de Shona et des miennes. On essaie de trouver un univers sonore en opposition aux images donc plutôt abstrait si les images sont très claires et concrètes et plutôt réaliste si les images sont abstraites. Ensuite nous mettons en forme quelques statues ou mosaïques du musée Bardo pour les utiliser plus tard. On se dirige vers la Medina pour interviewer un Herboriste. Il commence par nous parler de la peur de la pauvreté, selon lui la peur varie dans chaque pays et il pense qu'ici il y a beaucoup de gens qui ont peur de la pauvreté. Il trouve le monde un peu sombre depuis 2008, il pense qu'il y a eu une secousse sociologique et psychologique en 2008. Il rencontre beaucoup de personnes avec « l'esprit un peu négatif » ou qui ont des phobies. Quand on lui demande si il a peur de quelque chose il nous répond que non, qu'il était très aventurier et que toutes ces aventures lui ont donné une solidité. « Je travaille toujours même si le toit va tomber » « Et comment vous soignez la peur ? » Il nous répond qu'il faut beaucoup de calme pour guérir les peurs, les phobies et les maladies psychologiques. Il a souvent recours à la camomille le halhal ou le calenga. Mais il n'entre pas trop dans les détails. Peut-être ne veut-il pas nous divulguer ces remèdes, on pensait qu'il allait nous en dire plus à ce sujet. Quant on lui demande si il y a des remèdes par rapport aux gens possédés par les esprits (les jnun), il nous dit « Ça c'est une toute autre histoire... je ne sais pas. « C'est une maladie très forte, très dur » mais juste après il nous dit que beaucoup de gens viennent le voir pour ça. Il peut reconnaître facilement quelqu'un qui est possédé, le djnin attaque physiquement aussi (chute des cheveux, la personne dort beaucoup, ne parle pas trop mais a la tête lourde) Il peut donner des remèdes naturels mais il faut aussi lire des textes du Coran pour les faire partir ou en prévention pour éviter le malheur. Quand on lui demande « Avez-vous un conseil à donner à notre génération ? », il nous dit simplement : « Il faut toujours être gaie » « Attention internet est très dangereux » Notre exploration de nuit peut commencer et on va parler avec un gardien de la Medina, il s'occupe de fermer les portes de la Medina et de surveiller son secteur. Cela fait 33 ans qu'il fait cela. Il n'est pas la toutes les nuits, il a des personnes qui le font pour lui généralement. C'est les commerçants qui payent les gardiens pour surveiller leurs boutiques la nuit. Il n'a jamais eu peur ici, il y a même quelques femmes qui ont déjà dormi la et il n'y a jamais eu de problèmes. (C'est marrant quand même on a rencontré tellement de gens qui nous ont dit « surtout n'allez pas dans ce quartier de la Medina la nuit c'est dangereux » mais si on rencontre des gens qui y sont ils nous disent l'inverse, peut-être que cette peur est surtout véhiculé par des gens qui n'y vont pas et qui ne savent pas ce qu'il s'y passe) Nous : « On nous à raconté des histoires de fantômes est-ce que vous y croyez ? » Le gardien : « Non non ya pas (il rit) tout ça, il n'y à rien, des mythes. Depuis que je suis la, je veux les connaître même pour moi-même et j'attraperai l'un d'eux, parce que si j'attrape l'un d'eux je lui demande de me mettre dans le ciel, ils me mettent dans le ciel. (Il m'élève de ma situation). Mais ça n'existe pas (il rit) » Il nous montre sa chambre (ce n'est pas sa maison seulement une chambre de « dépannage » comme il dit, pour quand il travaille la le soir, il a sa maison avec sa famille). C'est une minuscule pièce très sombre, séparée de la rue par deux marches, et ce n'est même pas un mur mais une sorte de grille avec du carton derrière qui délimite l'entrée. Il nous explique qu'il dort sur des morts ! Il y a 25 morts en dessous enterrés ! On lui demande si il n'a pas peur de dormir sur des morts et il nous dit que non, ça fait longtemps, au début oui il faisait des cauchemars sur les morts qui l'attrapait et l'emmenait avec eux et il voyait ses jambes se soulever (mais c'était au début et quand il buvait un peu, plus maintenant) Nous poursuivons l'exploration de nuit dans la Medina, quelques ruelles sombres, un bâtiment abandonné sans aucune lumière, il y en a d'ailleurs plusieurs comme celui-ci, c'est vide comparé à la journée. (C'est vrai que c'est pas rassurant, je ne viendrais pas me promener la toute seule une nuit!) On essaie de rentrer dans le « quartier rouge » ou les prostituées travaillent mais une d'entre elle, plus vieille, qui semble être la gardienne nous dit de repartir, « ce n'est pas un coin pour les touristes » On finit donc ici notre exploration de nuit. Big questions today: How do you stage a specific event in a way which is 1) True to the reality of that event/experience 2) Beyond the simple outline or illustration of the event 3) Surprising and powerful 4) Respectful of both the original witness/subject/storyteller + nature of the event, without falling prey to auto-censure and timidity. Today we saw children playing in the road. They were lying down in front of traffic + jumping onto the backs of cars ("riding" them by hanging onto doorhandles). There are also lots of dogs looking down on us from rooftops. When does curiosity turn into foolhardiness? If you are repeatedly told not to go to a specific area of town, does it make you want to visit it more? Yesterday we interviewed a man who seemed uncomfortable giving us certain specific details, preferring instead to beat around the bush with confused generalities. What is fearful language? Silence and censorship are clear byproducts of oppressive environments, but what about a more crafty use of language to obfuscate or derail a conversation? The rooms we are rehearsing in propose many interesting opportunities for playing with light and shadow. Shadowplay is proving a very interesting treatment for the theme of fear, it's also been good to see how in some cases light can be used in a way which makes it as frightening as darkness. As always it is clear that in their opposition one emphasises the other. We work on the strategies people have to prepare for and overcome fearful situations. Some are very intimate and personal, but take on another dimension when performed by the whole group in chorus. Logical actions become ridiculous, whilst superstitions grow in force. We interviewed a man who guards the Medina. He sleeps in a small tunnel-like room on a bed built above 25 tombs. He said he used to drink heavily and believe that the dead were trying to pull him down through the floor, though he has gotten over this fear now. One of the dead is apparently a saint, though he doesn't pray to them. He wheezes heavily and carries a small round inhaler. Starting to think about how we will organise our end-of-residency sharing. Around now is the time that preparation for a showing takes priority over continued research. We mustn't fall into the trap of forgetting the research aspect, although the added pressure of an audience can give extra peps, force us into a direct confrontation with our material, and lead to unexpected discoveries. ps. I also saw this eldritch beast in the park...
Jour 7 :
Valentina nous fait faire l'exercice de la gamme de la peur, chacun choisit une action physique et au fur et à mesure la peur va monter, on entend un danger, on continue notre action, puis on s'inquiète de plus en plus jusqu'à arrêter l'action et aller voir ce qu'il se passe. On le fait 2 fois afin de sentir vraiment la montée de la gamme et ce qu'il se passe dans notre corps. C'est intéressant de voir à quel moment on décide de croire à notre peur et de se dire « ok là j'ai vraiment entendu quelque chose, ça existe, c'est pas juste dans ma tête ». On enchaîne sur une impro ou nous allons chez le docteur afin de savoir si oui ou non on a une maladie grave, on se réveil, se prépare et arrive chez le médecin, on est dans l'attente. C'est quoi l'attente avec une peur comme celle-ci ? On la cache ? On se rassure ou on trouve des stratégies pour se calmer ? Ou on transpire cette peur ? Puis on se met en ligne sur des chaises et on travail cette gamme de peur dans le corps et on la fait monter ensemble en passant du niveau 1 au 5 et en la faisant redescendre ensemble. C'est bien de chercher ça ensemble ça nous permet de pas trop réfléchir et de laisser le corps s'en charger avec l'écoute des autres. Ensuite Valentina nous fait voyager dans le temps afin d'aller voir nos ancêtres pour qu'ils nous parlent de leur temps (2017) et qu'ils nous expliquent les peurs de leur temps. La moitié du groupe fait les ancêtres et l'autre moitié les jeunes du futur qui reviennent les questionner, on passe quelques minutes à chaque fois avec un binôme différent. On leur demande ce qui leur faisait peur dans leur temps, comment les choses ont changer et comment ils trouvaient des moyens de lutter contre ces peurs collectives. C'est vraiment bien car ça nous permet de vraiment se poser ces questions sur la réalité de notre monde et ce qu'on en pense et ce qu'on en fait. Comme si s'imaginer qu'aujourd'hui est un temps révolu nous faisait réaliser ce qui est réellement aujourd'hui et ce que nous en pensons. Pour finir on essaie 2 par 2 pour la première fois l’exercice du « verbatime » qui consiste à écouter une interview et à la dire exactement pareil et en simultané à quelqu'un. On travail sur les interview que nous avions fait les uns des autres sur nos peurs lié à un événement précis et récent. L'après-midi nous retournons à Beb-jdid voir les familles « d'el Oukela », on commence par la famille d'A., très accueillante, on venait essentiellement pour parler à la mère que Lili connaît mais le père adore raconter des histoires et laisse très peu sa femme parler, on lui pose donc nos questions par rapport à la peur. Tout se passe en Tunisien mais Lili et Val nous traduise quelques phrases de temps en temps pour ne pas nous perdre. Il semblerait qu'il n'est pas peur de ce quartier (alors que sa fille et l'autre jeune fille que nous avions rencontré, elles, en ont très peur), il est né ici et à toujours vécu ici. Il nous explique que ça à beaucoup changé ici depuis le changement de propriétaire et qu'actuellement aucune mesure n'est prise pour faire des travaux alors que ce serait très urgent ! Il a très peur des esprits, appelé les « jnun », il nous raconte plusieurs histoires par rapport aux esprits et nous explique qu'une fois il a même quitter un chantier en Lybie car la maison qu'il habitait lui faisait peur, il y avait l'esprit d'une femme qu'il n'arrivait pas à faire partir (même après lui avoir tirer dessus avec une arme) alors lui et un autre tunisien aussi effrayé des esprits décidèrent de rentrer. J'ai l'impression que la peur des mauvais esprit est assez fréquente ici, on a entendu beaucoup d'histoires qui les mentionnaient. On monte d'un étage et on fait la connaissance de F. qui habite ici depuis longtemps mais qui préférerait déménager. Elle nous parle surtout de la peur qu'elle a par rapport à son fils aîné, il ne veut pas aller à l'université et à décider de quitter le pays pour faire le voyage clandestin vers l'Europe et cela lui fait très peur. Surtout qu'une amie a elle a perdu son neveu récemment, il était arrivé en Italie après son 3è voyage clandestin mais est décédé là-bas. Justement cette dame arrive alors on la questionne un peu et elle aussi a plus peur pour ses enfants, elle a 2 filles et elle ne veut absolument qu'elles ouvrent la porte le soir quand elles sont seules à la maison même si c'est quelqu'un de la famille et qu'elles habitent un quartier à priori pas dangereux. C'est très intéressant de voir la différence de discours entre les parents et les enfants, les jeunes filles de l'autre jour étaient un peu effrayé de leur quartier et de leur propre bâtiment et elles vivaient cela au quotidien. Aujourd'hui les parents nous ont parlé uniquement de leur peur pour leurs enfants et pour les « jnun ». Jour 6 :
On se retrouve pour faire un état de ce qu'il nous reste à explorer dans la Medina et des questions que l'on aimerait poser. On se divise en 2 équipes afin d'aller à la rencontre de différentes personnes. Avec Lili et Nour on part voir des artisans de la Medina qui y sont tous les jours et depuis longtemps, puis des femmes qui habitent dans un quartier dangereux et enfin des marchands ambulant. On s'est fait ensemble une grille de questions générales ou de thèmes qu'on aimerait aborder : Est-ce que vous vous êtes déjà senti en danger ici ? Est-ce que vous vous sentez en danger au quotidien ? Est-ce qu'il y à des quartiers considéré comme dangereux ? Est-ce que vous avez un souvenir lié à la peur ? Connaissez-vous des légendes ou des histoires que l'on raconte liés à la peur ? Quels sont les types de peur ici ? Avez-vous le souvenir d'un cauchemar qui vous a marqué ? Pour les femmes plus précisément : Avez-vous peur par rapport à vos enfants ? Avez-vous plus peur pour vos garçons ou vos filles ? A quel moment avez-vous arrêtez d'avoir peur pour eux ? Connaissez-vous des histoires qui font peur qu'on raconte aux enfants ? Avez-vous eu peur en arrivant ici ? Avez-vous peur de la police ? Avez-vous peur par rapport à votre lieu de vie ? Pour les marchands ambulants : Avez-vous peur tous les jours ou cela fini par passer ? Est-ce que vous comptez toujours faire ça ? Ou voulez-vous un jour avoir une boutique ? Bien sûr on sait qu'on ne pourra pas poser toutes ces questions mais c'est bien de les avoir en tête. On commence par rencontrer des artisans dans un quartier que Lili connaît bien, le premier est très coopératif et il nous répond facilement, il parle de lui même avec une envie de nous partager ces histoires. Il nous parle de sa machine qui une fois a perdu une pièce alors qu'elle tournait encore et il a eu très peur car la pièce à voler sur lui mais il l'a remise et a continuer son travail. Il a peur pour ses enfants, surtout pour son fils qui travail dans l'armée, il a d’ailleurs peur pour tout les gens dans l'armée depuis. Surtout depuis les dernières attaques. Il a entendu parlé de ruelles dangereuses mais il n'y va pas, il ne passe pas dans les quartiers qu'il ne connaît pas. Le deuxième artisan que l'on rencontre est beaucoup plus timide, il est plus bref dans ses réponses « La peur non » « pour moi moi j'ai pas peur » La seule chose qu'il nous dit est quand on aborde ses enfants « C'est normal oui j'ai peur pour eux, on a plus peur pour nos proches que pour nous » Il n'a pas peur dans la Medina il est toujours entouré de monde comme il y a le café à côté et les autres artisans aussi, et ils ferment tous en même temps. Puis on rencontre une dame couturière, elle est très timide et un peu méfiante. Pour elle oui c'est évident que les gens ont peur. Il y a des places qui font peur oui et elle ne passe pas devant, elle nous dit qu'il faut faire attention à qui demander son chemin, ne pas demander à n'importe qui. Elle est bien dans cet endroit et n'a pas peur ici. Quand on lui parle de cauchemars ou de ses peurs personnelles elle ne veut pas en parler, elle n'en parle jamais car cela fait encore plus peur. « Ça reste toute la vie », même à ses proches elle ne veut pas parler de ses peurs. Nous partons en direction du quartier « Beb jdid » à la rencontres des femmes qui vivent dans une ancienne usine de pattes. Ce lieu est un peu délabré et il y à des familles qui squattent et la police vient souvent pour les faire partir. La peur est très présente ici. La première femme que l'on rencontre, A. , semble très timide, elle ne veut pas qu'on l'enregistre, elle nous répond « La peur, je sais pas » mais semble avoir peur ici. Elle ne parle pas beaucoup mais nous raconte brièvement qu'il y a eu un meurtre hier soir juste à coté, et qu'elle a peur du quartier ou elle vit, quand elle rentre elle va juste chez l'épicier et rentre vite chez elle. Elle ne sort pas de chez elle. La deuxième femme à qui l'on parle est beaucoup plus à l'aise et à pleins de choses qu'elle veut raconter. « La peur c'est ici » 2 familles ont été chassés par la police et depuis des « jléma » qui ne sont pas d'ici, viennent le soir sur les toits pour boire et essayent de venir squatter à la place des deux familles qui ont été expulsés. Le soir personne ne sort même dans leur cour intérieur, chacun reste chez soi. Elle a peur de sortir dans son quartier, elle ne sors que si elle a vraiment besoin. Il y a de + en + de gens qui braquent même de jour, elle a assisté à un braquage récemment. Elle a aussi peur du bâtiment car il est très vieux et n'a jamais été rénové, un jour une petite est tombé d'un étage car le balcon s'est effondré. Elle a aussi peur de la police qui vient souvent pour expulser des familles. Elle nous raconte un de ses cauchemar récent : Elle avait plein de cheveux qui lui poussaient sur la langue et avait beau les couper ils repoussaient sans cesse (c'est fou c'est un comme l'histoire du hammam d'or ou les cheveux de la petite fille morte continue de pousser chaque jour!). Sa mère à également fait un cauchemar ce jour la : Elle a rêver qu'elle arrachait de la viande de sa bouche. Alors elles sont allés voir la voisine qui interprètent les rêves et elle leur à dit que quelque chose allait se passer, alors elles « attendent ». Nous finissons notre exploration par le quartier ou tout les marchands ambulant sont la, il y en a tellement c'est difficile à croire que ce n'est que des stand illégale. L'approche est plus difficile on sent que leur poser des questions sur la peur relié à leur travail ne va pas être évidente. Nour discute brièvement avec un marchand qui lui dit qu'il n'a pas peur car ils sont tous ensemble, il a peur parfois par rapport à la police mais ce n'est pas une peur quotidienne. Il ne veut pas prendre de boutique il préfère rester la. Ces entretiens étaient vraiment passionnants, c'est super intéressant de voir quelle technique adopter pour mettre la personne à l'aise afin qu'elle puisse se livrer. Le fait que les gens aient peur dans la Medina le soir revient très souvent, et l'histoire des femmes dans le quartier de Beb jdid qui sont terrorisées chaque jour mais qui préfèrent rester là m'intrigue beaucoup. On va y retourner dans la semaine. On fera aussi une exploration de la Medina le soir pour se rendre compte de la différence avec la journée. Une fois avoir mis nos rencontres en commun avec les autres on discute un peu de tout ce qu'on a jusqu'à présent et du planning de la semaine prochaine. J’ai vu les menus dans les mosaïques de la salle à manger J’ai vu les tableaux de mosaïque sous forme de « T » pour les trois lits J’ai vu des tètes avec des grimaces rigolos J’ai vu des fleurs, rouges et blanches J’ai vu des noms J’ai vu du marbre noir, ou vert J’ai vu quatre portes des quatre chambres, des quatre femmes du Bey J’ai vu le patio, et les fresques «naqshet hdida» j’ai vu les escaliers J’ai vu les fenêtres fer forger sur le jardin J’ai vu des statues sans tètes *************** J’ai vu des traces de balles sur le marbre, sur les murs et sur les vitres J’ai vu des traces de sang dans l’escalier et sur le vitre J’ai vu la trace d’une balle sur le vitre et la statue J’ai vu les femmes de ménage avec les tabliers blancs J’ai vu un employé qui tenait un badge J’ai vu de haut des experts de sécurité J’ai vu les deux hommes avec la machine à vapeur qui nettoient les mosaïques *************** Elle m’a raconté qu’elle arrivait à 11h et que l’attaque durait quatre heures Elle m’a raconté qu’il y avait un gardien qui est resté caché dans un sarcophage pendant deux jours Elle m’a raconté qu’il y avait des restes de cervelles et de cheveux Elle m’a raconté qu’un couple espagnole se sont cachés dans un espace de transition bloquant chacun une porte Elle m’a raconté que deux employés faisaient sortir un nombre important de personnes du musée Elle m’a raconté que le directeur lui a dit « la peur c’est non » ********** Femmes de ménage en tabliers blancs et sans gants Nettoyer, laver, toucher le sang ramasser les restes des vitres cassés, des cervelles, des badges, des cheveux,…=> affronter la peur? Prendre conscience de l’acte? Le dépasser? « la peur c’est non » la peur institutionnelle Chercher la peur dans l’espace, dans les yeux des employés et des visiteurs Cacher l’intéret à la peur quand on a fait la visite Etre pris par l’histoire même si on ne la connait pas ************ La statue de Tanit, le symbole, le triangle, le cercle et les deux lignes Les tètes avec des grimaces bizarres Day 5
Morning session L read us her work and told us about the gouna - the in between place - from F's perspective. Avec mon pigeon, on est montés sur le toit pour voler loin, parce qu'on voulait aimer notre pays en le regardant de loin. Rupture entre nous et le pays. Je vais voler votre rêve. Entre les deux. Entre la mort et la vie, entre içi et la bas. Aller à la police pour signer des choses que tu n'as pas fait. Je continue à faire tout cela mais ne vis pas. Then began working on "digesting" yesterday's visit to the Bardo through theatre. Chair of memory: rush to it with an eagerness to tell others about yesterday's experience, when hands clap switch person on seat, fight to get to the chair and tell us about yesterday. Then one by one 2 minutes each to tell us about "J'ai vu...". Stick to what you have seen, no interpretation. Go into detail, dig out those details. Then in a group create three images from "J'ai vu..." sentences. The images were named by the group la visite - le nettoyage - l'interview. Then choose a character from a mosaic or a statue from the museum. Try to find its shape, what material it is made of, what "attitude" it carried. Then bring it to life. What does it do when the sun goes down and the museum shuts. A mixture of Toy Story and Night at the Museum. How do these ancient characters come to life. How do they talk and what about? And what do they see. What did they see that day. Les statues et mosaïques comme témoins. At the end of session asked everyone to type up their 3 minutes of automatic writing related to this exercise: 1. "J'ai vu..." sentences related to visit of the museum 2. "J'ai vu..." sentences related to the photos 3. "Elle/il m'a racconté que..." 4. Free writing sur l'expérience, les ressentis 5. Liste des mosaïques et statues avec personnages/scènes intéressantes Avant de partir pour aller manger, recorded each other in pairs for maximum 5 minutes about memories related to a big violent event that happened during our lifetimes, what are our memories of learning about it, where were we when it happened, what were our gut reactions. Material to use tomorrow for verbatim work. Keeping on digging into personal memories and lived experiences and how they relate to the bigger political reactions to terror and use of fear. Afternoon session Walk in the medina lead by W. Junun are in all houses. Majnoon, mahboul, makhboul. Hammams also full of scary stories, among the haze and scrubbing. The hammam of gold - hair of young girl sticking out of floor that swallowed her, forever hiding its treasure. The killer ruler Romdan Bey written down in history as "just an angry man". Fear of walking by his palace. Sabbat al arusa: while in the tunnel the bride disappeared. Stolen by a jinn? By her lover? Raped before the wedding? Tunnel was closed off because men used to go drink alcohol there, it was not safe for anyone. But when W was young he used to run through it, even if he had fought with his friends if they were to pass by the tunnel they would hold hands and run through it together, their fear of it stronger than the fight that divided them. All are projecting personal fear onto story, can be told in a thousand ways. Walking by a man who shouted after W: you do all these tours of the medina but we get nothing! Mele cotogne in berber cus cus. Blue eyed great grandma turned grey eyed in old age - the matriarch sage femme head of the clan, fear and respected by all descendants but W. The saint of the cemetery who could manifest himself as a child or as an old woman. The derwish used to go meditate to death in his mausoleum. Whispering his name when decided to stop wearing the veil, to keep people's comments at bay and giving yourself strength, to stop being afraid and going out there bold, remember to whisper his name over and over under your breath. Another mausoleum in the centre of town, a window with una grata pitturata di blu where people throw coins in, the sidi was believed to have dissolved spells. Jour 5 :
Avant de commencer la session de répèt, Lili nous lit des textes qu'elle à écrit et nous raconte des histoires qu'on lui a confié. F. lui a parlé des gounas (Lieu ou on fait attendre une ou plusieurs nuits ceux qui « veulent faire le voyage clandestin vers l'Europe » avant de prendre le bateau) et de son voyage clandestin. Le mot peur ressort beaucoup dans son discours : « peur de la police » « peur qu'on te vole l'argent » puis sur le bateau « peur de la police ». La « peur de la mort » ça vient après, puis « quand t’arrives t'as peur qu'on te voit ». La peur est présente du début à la fin de ce voyage et sûrement avant aussi. Un autre jeune lui a dit « quand je veux vivre dans mon pays, je peux pas » « je ne vis pas » « je veux vivre ». Valentina nous fait travailler sur le plateau ce qu'on à explorer la veille. Exercice de la « chaise de la mémoire » : On y va un par un et on raconte ce qu'on veut sur nos recherches d'hier après-midi, dès qu'elle clape quelqu'un d'autre y va et on enchaîne vite. Le fait de devoir enchaîner vite nous permet de pas penser et de dire des choses auxquelles on aurait pas penser sinon. C'est comme si c'était la mémoire de l'inconscient qui parlait à notre place. Puis on y va un par un et on a 2 minutes chacun pour raconter nos souvenirs en commençant par « j'ai vu » chacune de nos phrases et en essayant d'être assez précis et concis sur chacune des idées. Ensuite Val nous demande de choisir un personnage basé sur une œuvre du musée (une statue ou un personnage d'une des mosaïques ou même une amphore...). On improvise tous ensemble ces personnages la nuit dans le musée quand ils peuvent sortir et vivre, comment ils parlent ? Comment ils se déplacent ? Qu'est-ce qu'ils font ? Le jour revient les visiteurs vont arrivé alors toutes les statues retournent à leur place prête pour le travail. Puis aujourd'hui est un jour particulier, c'est le jour des attentats, les statues voient ou entendent tout ce qu'il se passe, et ne peuvent rien faire. La nuit arrive, les événements sont passé, elles peuvent enfin en parler, chacune leur tour elles décrivent ce qu'elles ont vu ou ce qu'elles n'ont pas pu voir, ce qu'elles ont entendu, ce qu'il s'est passé de leur point de vue. C'était une expérience super intéressante car devoir décrire ça du point de vue des statues du musée, ça nous a permis d'imaginer l'événement du début à la fin d'un angle bien précis et d'un point de vue interne. Après on a mis tout ça sur papier en faisant notre exercice d'écriture automatique -3min en commençant chaque phrase par « j'ai vu » sur la visite du musée -.................................................................................. sur les photos de S. -.................................................................. « Elle m'a raconté » sur le récit de S. -3min sur ce qu'on a ressenti durant notre exploration hier après-midi -1min sur des images précises Puis on s'est mis par deux on s'est interviewé à tour de rôle pendant 5min sur le thème d'un événement tel qu'un attentat ou quelque chose de fort qui nous a marqué ces dernières années. On utilisera ça par la suite pour faire ce qu'on appel du « Verbatim ». L'après-midi W. nous a fait une visite de la Médina de Tunis axée sur le thème de la peur en nous emmenant dans différents endroits qui avait une histoire relié à la peur. -La Kasbah : Il y eu un massacre à la période des Beys (un peu comme un sultan), 1 Bey voulait faire tuer l'enfant de son frère afin de pouvoir gouverner à sa suite, il a demandé à une famille de « janissaire » (un peu comme des esclaves militaires) de tuer l'enfant mais comme il n'ont pas réussit il a décider de tuer 600 janissaires pour l'exemple. Il paraît que le sang coulait jusqu'au bas de la ville. -Le Passage : Un passage dans une ruelle est condamné suite à l'histoire d'une femme qui le jour de son mariage passait en calèche avec son mari et à disparu dans ce passage. -Le Bey tueur en série : Un Bey (Romdan Bey) tuait une personne par jour juste pour le plaisir -Le Hammam d'or : Une mère et sa fille étaient dans ce hammam et soudain le sol s'est ouvert en 2, la petite fille a vu une montagne d'or en dessous et à été attiré par cet or, elle est tombé dans le trou, sa mère à essayer de la sauver mais le sol s'est refermé et il ne restait que sa mèche de cheveux sur le sol. Depuis ce Hammam n'est ouvert qu'aux hommes. Ce soir on va regarder un film qui parle de ça et qui à été tourné dans ce lieu. Stories of two people found in two separate tombs many years apart:
One was a Tunisian princess who had suffered a catatonic fit and was wrongly declared dead by an inept doctor. She was "buried" above ground, in a royal tomb made of stone. A few days after her burial ceremony, grieving members of her family noticed that the tombstone resting on top of the princess' grave was not sitting straight. Upon closer examination, they realised that the stone lid seemed to have shifted underneath. Perturbed by the possibility that someone may have attempted to rob the grave, the family called in servants to check that all was well inside the tomb. On sliding away the lid, the servants were appalled to discover the body of the young princess The other is the story of a museum guard at the Bardo who, upon hearing the attackers make their way through the galleries, hid inside a stone sarcophagus for two days before being discovered by the police. He was so traumatised he refused to leave, despite being weak and dehydrated. In the end he had to be coaxed out by his best friend. "Traces" and "liminal spaces" recur. Academic catnip. BEWARE! We work with two actions: "attack" and "protect", creating an essentialised set of movements. These begin as hand gestures, and then grow into full body expression. There are similarities between the two choreographies, though we note that "attack" seems to be more demonstrative and "protect" more reactive. We discuss this and come to the conclusion that you shouldn't come to an early conclusion. We need to dig deeper, as both sets of movement seem to contain contradictions. The Tunisian state's reaction to the Bardo museum killings was described as being as bizarre and alienating as the attack itself. Kitsch, "ethnic", elitist, divisive, confused. Unlike the terrorist attack, no clear vision or consideration went into the proceedings. Kings and princes are buried above ground, with their heads turned to face Mecca. We deconstruct moments of intense personal fear into three stages (moments before, during/apex, after) and transpose these into still tableaux onstage. The silence of these still images communicates a strong violence as we fill in the blanks. Can we find a way of incorporating visceral thrill into our work? Such as when we see a tightrope walker or acrobat performing a death-defying feat at the circus. How do we put ourselves in danger, whilst simultaneously reassuring the public of our virtuosity? How can we juxtapose and splice our findings (personal, political, movement, text) to reveal the deeper irrational workings of fear? Can pure fear be performed in any kind of positive or generous sense? What is the mask, body and rhythm of fear? A discussion about theatre and stage-fright: Is it possible to perform well without stepping out of one's comfort zone? How can you improvise in total security? How do we deal with the extra burst of energy that comes before we go onstage? The Medina twists, slopes and stacks: labyrinthine! Wajdi's ghost stories head off on tangents, interruptions and embellishments. Both the places and the stories attached to them seem convoluted, dubious and contradictory. Wajdi relishes these twists and turns: they are human! The personal and cultural specificity of each tale is essential to understanding the power of scary stories. Who is telling them? Who is the recipient? What intended purpose do they serve? They deal with the realms subjectivity and the emotive rather than the rational. We expect them to shift over time. In order to be remembered it is essential that they do! The supernatural does not have to be maleficent in order for us to be afraid of it. Benevolent or neutral forces can be equally terrifying, provided they have an unknowable or unnatural dimension. The unknown and uncanny is always more unsettling than the directly threatening. Violence with clear motives is much more reassuring than acts which follow a mysterious or seemingly random logic. Day 4
Morning session Dylan's workshop: sequences of movement working on rhythm and contre-points, followed by improvisation exercise focusing on phobias. Relation between fear and phobia, when fear is acknowledged as a medical/psychological problem, as something the patient could get over following organised steps. Pushing phobia themes (from list of common phobias we picked rats, pigeons, balloons) to become topics of condemnation, praise, and warning (beware of ...). Difficult for Elodie, Nour and Shona to get themselves to switch from praising a certain phobia to warning the audience against it, moving from a position of happiness and delight in talking about a subject to approaching it as something that is feared and expressing that fear, warning the audience to be careful of it, to brace themselves. Perhaps this difficulty came from the fact that it takes a while to reach inside and draw out the right energy to express fear. Perhaps there is something about fear that requires a bit more time to settle into, compared to emotions related to condemnation and praise. Also couldn't help thinking that pigeons might be less of a phobia in a country like Tunisia where they are seen as pets. Phobias as cultural. Thoughts from the group that emerged from this exercise: la peur de ne pas assurer, de ne pas réussir à faire les choses "bien", fear of not being "good"; la peur par rapport au théâtre, being out of comfort zone and being vulnerable, having to improvise is a huge bloquage because of over thinking and again the fear of not doing things right, need someone to push you otherwise curl back in shell; avant les exercises de théâtre je suis dans le seuil, j'arrive pas à la franchir; overthinking causing fear; the judgement eye; la société c'est un combat. We then started working on creating soundscapes for our memories of fear, starting with trying to recreate actual sounds and then layering them with more abstract ones related to the mood/atmosphere/emotions of the memory. N lead us through the realistic soundscape of his first image: a demonstration during the 2011 revolution. Taught us slogans they used to chant in the squares, the sound of tear gas being shot by the police and landing either close by or far ahead, the sound of small groups of people discussing politics in circles in the midst of all the slogan chanting in the square, the sound of the heart beating faster and faster as chanting mounted or when running away from the police. Creating a crescendo of all these sounds. Sounds much bigger and overwhelming, possibly more "juste" to the actual memory than the image we had created yesterday. Afternoon session Musée du Bardo. Faire les choses dans les règles. En souriant: "La peur, c'est non". Première mosaïque du musée: deux hommes qui font de la boxe, nus apart from the gants - echo of image created by the hands of D and N in rehearsals. Le palais in itself: incroyable. Only one obvious sign of past violence: una vetrina spaccata, il segno di una pallottola, cracking from bullet like zigzagging ripples in the glass. Sea monsters and animals of all sorts, looking cartoonesque in the mosaics. A boat qui a fait naufrage on its journey from Greece to Rome recovered with its treasure thousands of years later. Des nains, des têtes sans corps qui font la grimace, des corps sans tête - mais ce n'est pas les islamistes, attention, c'est les romains qui construisaient les statues avec les têtes démontables, comme ça quand un empereur mourait ils pouvaient juste replacer la tête des statues avec celle du nouveau. Les chrétiens cassaient les nez des statues païennes pour leur enlever la dignité et la sainteté. Casser le nez c'est toujours une expression dans le dialecte tunisien: Kassarlu khashmu. Briser le nez. Déshonorer quelqu'un. Après, mémoires et photos. Eyes behind glasses showing what really happened. Nuits blanches et puis pas invités. Togas et ribbons sous invitation. Il faut repeindre le blanc et rouge du trottoir pour la presse internationale. 1000 euro pour photos chock. Les chaises en plastique sont rangés par les autres. Pas de comment allez vous? Je ne sorts pas d'içi si ce n'est pas un de mes collègues qui m'appelle. L'apprendre à la radio. Nettoyage benevole à la vapeur. Pas de gants. L'odeur très prénante. Following the traces on walls and floors, hoping they lead outside the museum, hoping they lead to safety. Erasing the traces of what happened felt like erasing the person. Museum visits by international experts bearing suspicion and guns. We are coming up to the second commemoration, it has been two years and it is still a difficult subject, a frustrating subject. "Il dit toujours non à tout, qu'est ce que je fais?" asks mother on the baby help line on TV. Si ça arrive une fois, la porte est ouverte. Si la porte claque trop fort, tout le monde sursaute. Personne n'est à l'abris. Post Bardo automatic writing.
J'ai vu un petit escalier mal eclaire avec une porte entr'ouverte, une trace de sang, laissee par une main, des traces de balles et de grenades dans un escalier, la tete d'une femme de menage en trein de nettoyer, une fille qui sautait en l'air avec un ruban rouge en arc. Des comediens en costumes kitsch et classique, des VIPs en costards avec des drapeaux, des VIPs en costumes "traditionels ethniques", des guardiens derriere des cordons, une petite balle ecrasee. J'ai vu un carnet bleu qui contenait le prix nobel. J'ai vu un symbole qui representait la "pax romana" (deux mains qui se serrent). J'ai vu une fenetre a travers laquelle j'ai vu des lions. Un visage dessine car on avait perdu le mosaic. Un carte (un plan) qui a ete moitie detruit par le doigt du guide. Un grand espace blanc, moderne, vide. Un plafon plein d'or et de couleurs. Des images geometriques. Le soleil qui rentre a travers les carreaux. Elle m'a racontee qu'un homme s'est cache pendant deux jours dans un sarcophage. Que tout l'attaque a dure plus que quatre heures, que des chiens leur ont mordues, qu'une equipe a fait le nettoyage avec des pistolets a vapeur, qu'elle etait en retard, qu'on lui a offert une balle, que l'ouverture n'etait que pour les elites et pas pour le grand public, que le spectacle etait grotesque et violent, qu'il n'y avait pas de vision artistique ni de prise de conscience. Qu'ils savaient ce qu'ils faisaient. Je n'ai pas ressenti grand chose car ca me prend un moment. Aussi, j'etait enrhume donc je voyais tout ca a travers une bulle. Sameh me semblait tres forte et honnete dans sa maniere d'etre et de parler. Elle est genereuse avec beaucoup de patience, mais on voit qu'elle a ete marque par l'evenement. Elle joue souvent avec un petit paquet de sucre. Une femme de menage m'a dit bonjour quand j'ai sorti des WC, je ne sais pas pourquoi. J'etais impressione par l'efficacite avec laquelle les politiciens se sont separes. - Classic Greek Apollo statue - Ocean eaten sculptures and vases - Little gnome cherubs - Menu mosaic - Astrological mosaic - Cut heads in cases - pax romana - nude boxer mosaic - mask of Comedy / mask of Tragedy Initial sketches of text (Bardo mosaics) I was traded, buried, discovered. I was assembled piece by piece from stones and glass from various lands. I took the form of a sailor, a fish, the Moon, a God. I was brought to life by a craftsman's vision. Most likely a commission. I lay horizontal. Princes and their concubines walked on me and my stories lived through them. I heard glorious music. Above me, the ceiling was painted colourful + gold by Italian craftsmen. They took me apart and I was reassembled vertically. I was displayed. The Bardo became my palace. No flash photography, please. Many tourists, experts, children, scholars visited me from many countries. One day two of my tiles exploded. Carefully I was examined, spray cleaned and wiped down. "On voudrait une photo trash." Again I'm in the background. ECRITURE AUTOMATIQUE :
J'ai vu des baies vitrées J'ai vu des gardes J'ai vu un mémorial avec des noms J'ai vu des escaliers J'ai vu une trace de balle dans une vitre J'ai vu la statue d'Apollon un peu beige ternis J'ai vu une trace de balle à côté d'Apollon J'ai vu Virgile en mosaïque dans un cadre rouge J'ai vu deux dauphins à côté du bateau d'Ulysse sur la mosaïque J'ai vu des statues sans têtes J'ai vu seulement des têtes de statues, elles faisaient la gueule J'ai vu le guide gêné et pas vouloir trop parler des attentats J'ai vu des mosaïques avec des parties qui manquaient
J'ai vu une balle utilisée dans une main J'ai vu S. et un collègue tenir des serpillières devant une statue J'ai vu des femmes de ménage en blouses blanches nettoyer le sol J'ai vu des traces de sang sur un mur blanc J'ai vu un escalier rempli de traces de balles partout J'ai vu des vitrines avec des traces de balles J'ai vu une danseuse dansé dans les escaliers pour la réouverture J'ai vu une fête dans le musée J'ai vu un concert J'ai vu plein d'invités J'ai vu l'espace vide avec seulement les chaises qui restent à ranger J'ai vu un homme sur le piano avec les chaises vident autour J'ai vu des traces
Elle m'a raconté qu'elle était en retard au travail ce jour-là Elle m'a raconté qu'au début elle y croyait pas Elle m'a raconté qu'ils ont fait attendre les gens dans le café en face Elle m'a raconté que l'histoire sur les terroristes qui voulaient d'abord aller au parlement c'était pas vrai Elle m'a raconté qu'ils visaient le Bardo car les touristes ça a plus d'impact Elle m'a raconté qu'elle a entendu la fusillade Elle m'a raconté qu'elle espérait que ses collègues soient cachés dans le musée et qu'ils soient en sécurité Elle m'a raconté que des gens sont venus nettoyés bénévolement
J'ai ressenti une gêne chez le guide quand il a dit « Oui c'est une trace de balle des attentats-On continue ? » Je me suis sentie bête de chercher plus de traces de balles au début que d'écouter le guide Je crois qu'on a de la chance d'avoir vu les photos de S. Je sais pas si c'est du voyeurisme ou pas mais c'était important de voir ça d'en avoir une trace Quand elle parlait des événements j'ai repensé au bataclan à Paris et à cette nuit là J'ai repensé au retour au travail à l'Olympia, à cette question : « Qu'est ce que je fais si ça arrive ici ce soir ? »
Une statue de forme humaine avec une tête de chien, 1 manteau Apollon avec un drapé autour de lui Un gros trou dans le sol en forme de croix Une mosaïque d'Ulysse sur son bateau attaché avec ses hommes qui rament et les sirènes sur un rocher Automatic writing exercise in response to our time at the Bardo Museum.
I SAW IN THE MUSEUM I saw patterns, white, intricate, carved into the ceiling, the stucco inlayed with primary coloured enamel, in a very few places. In another room white with more dominant places of pastels colour. I saw a grand room, I saw decorations, rich colours I saw Greco roman works, statues, I saw pictures in mosaic of food, animals, cheery images, a giant lobster held out for us to see by a man on a boat. I saw the little holes where bullets had scooped out the stone, I saw a little mosaic image of a bowl with perspective and shading, muscles, slivers of stone, zodiac signs, I saw women working at the reception, in the cloakroom, I saw a religious quotes from the Bible and Qur’an about fear, painted on the wall. I SAW IN PHOTOS I saw a screen, one spot of blood with a trickle running away from it down a white wall. I saw a modern spiraling staircase with around 50 bullet holes in the stone work, I saw a circle burnt on the floor. I saw people at work, cleaning, white work-coats and head scarfs, buckets, cleaning machines, people smiling, I saw an ID card of a Japanese person in a plasctic sleeve being held out to the camera by a Tunisian museum worker. A bullet case in a hand. A room full of well dressed people, laughing, socializing, gold and white togas, children in a performance wearing wreaths. SHE TOLD ME She told me that she thought that someone had got away, that there were rumors of an inside job. That she was in a taxi on her way into work, a bit late because she had a hangover, she heard the news, she didn’t believe it. She told me it lasted until 2 oclock. They watched it all from the café we were sitting in, she could see the police moving around the building, making their entrances. She told me the concrete blockades on the road between the café and museum, were painted a few days later, a little man with red and white, pfffft red, pffft white, she said they knew people would be watching. She said the she said she said she said they had no gloves to clean with. She told me they washed human beings away. MY THOUGHTS It was all intentional, loaded with symbolism; the attack was carefully designed to make the biggest symbolic impact. The space in which a large part of the attack took place was the grand reception hall of a historic ‘ruler.’ It was astounding, stunning, soft light, regal, intricate, a room in which to feel humble and mortal. Cinematic. It was also meters from the parliament, right under their noses. E heard on European radio that the terrorists had attempted to get into the parliament and couldn’t so unplanned, came next door to the museum, portraying them as bumbling, chancers, I think it was fully intentional, a carefully directed attack. With out really thinking about it, I gave tribute to the museum, my impulse was to really visit it, to be the best visitor I possibly could, to soak up the works, the history and culture and the visit was a tribute. A PIECE OF ART THAT STANDS OUT Venus, crowned by two female centaurs, mosaic, 200 AD. The only discovered representation of female centaurs in classical art. Long hair pinned back, small round breasts, like buns, stuck on broad chests, lifting wreaths to be placed on or over Venus. Jour 4 :
Session avec Dylan, on commence par des échauffements physiques, différentes démarches à imiter sur des musiques, c'est top ça nous réveil le corps. Après on fait un exercice de concentration à 2 ou une personne derrière doit mettre sa main sans que tu la vois dans ton champ de vision et ça te permet d'agrandir ton champ de vision et d'être très focus, quand t'es derrière tu dois aussi être discret et très précis. Ensuite on fait l'exercice des 3 chaises, en solo, on doit parler sans cesse d'un sujet et d'un façon différente en fonction de la chaise qui est devant toi, une sur la peur, une sur le positif et une sur la condamnation. Dylan nous donne les thèmes par rapport à la phobie et nous fait passer de chaises en chaises C'est intéressant de voir comment ça se traduit corporellement aussi quand on a plus rien à dire ou alors qu'est ce qu'on dit quand on à déjà tout dit... Après ça on parle un peu des peurs/phobies de chacun, et de nos petits rituels pour les surmonter, comme le trac au théâtre par exemple. Valentina prend la suite et nous continuons le travail d'hier sur nos peurs plus récentes, on créé l'univers sonore de l'image de Nour, manifestation, slogans, respirations fortes qui montent crescendo et bombes lacrymogènes. On fait ça tous ensemble les yeux fermés après avoir appris quelques slogans. Après-midi direction le Bardo, on visite le musée avec un guide, très intéressant, on apprends beaucoup sur la Tunisie, les Bey... les mosaïques sont magnifiques, yen a partout et elles sont immenses ! Je me demande comment ça tient au mur même ! Quelques mosaïques sur les monstres marins. Ensuite à la fin de la visite on revient vers la salle de Carthage, seuls, celle ou il y a eu le plus de morts lors des attentats de 2015. Une trace de balle sur une vitrine, quand le guide nous voit la regarder il baisse le ton et nous dit « oui ça c'est une trace de balle des attentats, on continue suivez-moi », d'une voix très basse et très succinctement, on ne pose pas de questions on continue. C'est qu'une fois sortie du musée qu'on aura toute l'histoire, on retrouve S. dans le café en face et elle nous parle de sa vision des événements, de ce qui s'est passé ce jour là, de ce qui s'est passé juste après, le nettoyage, la réouverture... Les images défilent, je ne sais pas si je trouve ça horrible ou génial, horrible d'être en train de regarder des traces de sangs et de balles dans un musée ou génial d'avoir l'opportunité de parler à quelqu'un qui l'a vécu et qui nous en parle honnêtement et simplement. Day 3
Morning session Elo lead us through a movement workshop that continued building on trust, eyes closed exploration through other parts of the body, physical contact, one partner is the puppeteer and the other one is the puppet. Elo gave the group time to slowly get into the physical contact, to slowly get to know each other's limits. Enlever l'energie négative de l'autre, sweep it off the partner. On joue avec la marionette aux yeux fermés, adding a layer to the work we started on using other senses for movement and for appreciating the space around us. Découpage des parties du corps, how to express fear through only one isolated part, how can a foot be scared, how teeth clash through the leg. Images related to courage and to protecting oneself. First in the hands, than in the whole body, creating a choreography together. Comment le courage et se proteger vont ensemble, la vulnerabilité du courage, la peur qui est présente. Hands looking like cock fighting, fists hugging each other. Forest spaces created by a game of 3 actors doing the same choreography en décalage. In the following session we worked with personal memories of fear, each participant creating images for their own memory. Hypersensitive; giddy; antiseptic Dehors, débarquer, un cutter Message; mort; escalier Chemicals; changed; preservation Inattendu; faiblesse; lache Poignet; crier; fuite Stupid; desert; tense Une main au cou et une à la hanche. Regard vide. On se tiens la main. Braquage, arme, menace. Je suis face à face. La place est devenue blanche. Ils trouvent pas leurs respiration. Right hand supports as she leans against the wall. Woman with equipment. He runs. Une personne qui regarde ailleurs. Deux femmes se regardent, se tiennent par la main. Quatre personnes réunies. Deux femmes de face, un homme entre elles, un homme les menace avec son bras gauche. Deux personnes les menacent. Une femme s'interpose, bras en croix ouvertes. Une femme regarde quelque chose sur le côté. Cutter them down. Glimpse out of corner. From nowhere. Afternoon session First medina exploration, lead by Lili. First time Shona, Elo and Dylan had a walk through the medina. We were going to meet a friend of hers who lives in the neighbourhood of Nahj Al Moqtar, walk with him through the routes he takes every day, mapping out places he feels safe in and places that he feels are more dangerous (places where the police might target him, stop him for a check, take him away). We saw him on his scooter, but he had been called up for a job. We ended up walking that neighbourhood with Lili, hearing of two other projects she did with the people here, one working on soundscapes and the other one on performance, and wandering like this we ended up in Tourbet El Bey. The guardian told us the stories of the beys and their burials, it is a mausoleum. Le jour des morts c'est une semaine après la Eid. The birds painted on the tiles are one of the only representations of god's creation allowed, because they are believed to have access to paradise. The ceiling is like un bateau renversé. Il y a 8 portes du paradis. Le croque mort. La tombe de Moustafa Hasnadar, the famous finance minister of the Bey, originally from Greece, his house is now the siège of the théâtre nationale where M works. L told us about the gouna, that in between place that people who want to make the clandestine crossing go to before leaving by boat for Europe. For her friend it was in Mahdia, and when he went there he found 7 other friends from his neighbourhood in the medina who had also decided to do the crossing but who had not told one another. Later in the evening Shona and I go to attend an English class lead by E with teenagers from the medina. We asked about jinn and ghosts and scary legends of the medina. The ghost of the hammam of gold, the bride's ghost, the junun help you find gold but you sell your soul. We can't see them but they exist, that's why when you walk into a room you have to acknowledge their presence by saying hello. How do you imagine the jinn? What do they look like? We cannot see them, they might look like humans, but they are a totally different entity, we do not imagine them like anything, they exist but we cannot see them. They put dots on a Doolesha map to show us where the haunted houses and hammams were, we might do a tour with them later in the week. Jour 3 :
On commence par notre petit rituel du cercle de concentration, puis on fait un autre exercice de groupe et de concentration, celui de la marche en ligne en faisant les même pas, 8,4,2,1. Le but étant de partir en même temps sans se le dire, de le sentir et de faire ses pas ensemble sans les compter en restant au même rythme et sur la même ligne. Je dirige la session qui suit, j'avais envie de travailler un peu avec l'idée des yeux fermés et de se sentir à l'aise tout en faisant confiance à son partenaire, et de comment la peur se retranscrit physiquement, que ce soit dans tout le corps ou dans une seule partie du corps, même la plus infime.
On commence par groupe de 2, un massé les yeux fermés et un masseur qui le réveil. Après le massage tonique, le masseur donne des impulsions et le massé (qui devient marionnette) doit bouger cette partie de son corps en fonction de l'impulsion qui lui à été donné. Changer d'impulses, de rythmes, de façon de provoquer... Puis alterner entre des moments ou la marionnette est provoqué et ou elle danse/bouge seule avec la mémoire corporelle de ce qui vient de se passer.
Travail solo sur la recherche du mouvement d'un membre ou d'une partie du corps isolé, en réaction à la peur. En s'inspirant des expressions liés à la peur. Comment « avoir froid dans le dos » mais seulement dans le genoux. Est-ce qu'on peut voir un pied « terrifié » ? Est-ce qu'on peut « claquer des dents » ailleurs ? Est-ce qu'un nez peut « trembler » ? Essayer de se centrer à chaque fois sur une seule partie du corps et de bien l'explorer puis diffuser cet état physique petit à petit à tout le corps.
A partir d'un thème créer à deux une chorégraphie à 4 mains en 5 mouvements. Thèmes : « Se protéger » pour un groupe, « Combattre » pour l'autre. Puis créer la même chorégraphie mais cette fois dans le corps entier. Puis jouer avec les deux et passer des mains au corps sans concerter son partenaire mais improviser cela en boucle. Une question se pose : Comment mettre le focus sur les mains sans regarder le comédien ? Est-ce plus simple si le comédien ferme les yeux ? Ou regarde sa main comme une marionnette ? Ou a le regard neutre fixé sur l'horizon ? Ses deux thèmes, qui sont pour moi des réactions inhérentes à la peur cohabitent parfaitement, dans « se protéger » on a vu du combat et dans « combattre » on a vu également des gestes de protection. Valentina prend le relais et nous propose un exercice centré sur une peur personnel récente (du moins pas lié à l'enfance), nous marchons dans l'espace en y réfléchissant pendant qu'elle dirige notre pensée. Souvenez-vous de l'ambiance, des gens qui étaient avec vous, de l'endroit ou cela s'est produit, de votre réaction. Puis pensez à l'avant, le pendant et l'après, gardez 3 images claires de ces moments. Une fois qu'on a ces 3 images, on va s'asseoir et un par un on montre ces images en utilisant les autres pour faire les personnages de l'histoire, en les manipulant comme on a fait avec les marionnettes. Après on a fait toutes les images à la suite les unes des autres sans s'arrêter. J'ai trouvé cela super intéressant comme manière d'aborder une histoire de peur, choisir 3 images nous oblige à mettre ça dans l'espace et dans nos corps et à synthétiser l'histoire. En plus, devoir aussi jouer les personnages des histoires des autres alors qu'on les connaît pas du tout c'est bien pour les ressentir, on te manipule, on te place, on place d'autres comédiens et tout d'un coup tu réalise la situation dans laquelle tu es, et franchement une fois ou deux j'avais un peu peur, enfin pas peur mais j'ai été surprise de voir une situation se créer alors que j'avais rien vu venir, et t'es dedans ! Tu l'as pas vécu pour de vrai mais la tu l'as vit pour la première fois, le niveau de peur est bien sûr moins élevé mais ça te provoque. On continuera à travailler sur ces souvenirs dans les jours à venir alors c'est important de pas en parler aux autres pour continuer à les découvrir ensemble sur le plateau. Après-midi : Visite de la Médina relié au thème de la peur. On devait faire cette visite avec Farouk que connaît Lilia mais il n'a pas pu alors Lilia s'en charge, elle connaît bien la Médina (un quartier de Tunis). Tout ce que j'en sais jusqu'à présent c'est que la journée ça bouge beaucoup, tout les magasins sont ouverts et le soir personne veut y aller car ça fait peur. Nour nous à même raconté que dans le théâtre ou il a joué la dernière fois, ils ont mis la pièce à 15h car le soir personne vient dans la Médina comme c'est risqué ! Mais du coup personne est venu a leur pièce, ça doit être dur pour le théâtre de survivre dans un lieu comme ça. Et puis en journée les gens travaillent ils vont pas au théâtre. On passe dans plein de ruelles, elles se ressemblent toutes dans ma tête, les chats sont partout, ils fouillent dans les poubelles qui sont en bordel dans la rue. On tombe sur des endroits dont Lili nous avait déjà parlé un peu, une place où le matin les enfants sont la et jouent et l'aprèm les jeunes viennent la car d'ici on peut voir un peu tout et ils peuvent surveiller le passage de la police. A un moment elle s'arrête et nous montre une rue, il faut pas y aller le soir c'est dangereux car ya des mecs qui boivent des bières, et qui font un feu de chaque côté de la rue, dès fois ils sortent des armes aussi, comme des couteaux ou des épées. On réussit à entrer dans un cimetière de bey, (un peu comme des sultans) et un homme nous fait une visite alors que le cimetière est fermé au public, il est en rénovation depuis un moment. C'est fou de vivre dans un cimetière, enfin il vit en haut, mais bon quand même ! Ça ça me ferait carrément peur ! Il nous raconte plein de choses géniales sur les tombes et comment reconnaître celles des hommes de celles des femmes, ya aussi celles de leur concubines car ils étaient polygames. Et il nous parle de la mosaïque et de tout les symboles qu'il y a dedans. Une vrai œuvre d'art de cimetière ! A un moment il nous demande « vous aimez les films d'horreur ? » « vous voulez une histoire qui fait peur ? » « OUI », il nous amène près d'une tombe et nous explique l'histoire de la princesse qui est enterré dedans : A la fin de ses funérailles, environ 15 minutes après une fois que tout le monde était parti, le gardien se retrouve seul à nettoyer le sol et soudain entend des bruits qui viennent de sa tombe, comme si quelqu'un était en train de frapper très fort pour sortir. C'était elle, elle n'était pas morte en fait, mais elle a fini par mourir dans sa tombe et quand on l'a sorti à priori elle avait gardé la forme recroqueviller comme si elle tapait encore contre la tombe pour sortir. Automatic Writing – 2 mins of free writing on each session of the day.
AM – Movement Research A good massage I feel the bones and sinews moving and am struck, as usual at the differences between bodies. My partner is a physical person, interested in and his the body – it’s easy to share with him. He manipulates me around the space with light touches, I am totally with out fear even with my eyes closed. I hope he feels the same when roles reversed, he is a skilled mover. The devising exercise that followed was my first collaboration with this group, we strung together hand gestures we associated with protection and it evolved into a full body exercise and improve. Conversations about how one part of the body can show fear in isolation and how to give focus to an isolated part of the body. AM – Memories of Fear I felt focused after the previous session, it felt like it was important to be so for the one to come, I could sense the emotions were on their way. We walked around the room and were encouraged to go deep in a memory of fear, it was quite rich to go there, I was scared of my choice it was a messy one, but I wanted to go there. It was very emotional to be chosen to be a sculpted body in the still images of another group members fear. I was sensitive during this session, it was good for me. I was shaken. PM - Walk through the medina We walked with purpose form the cathedral, past bushes of razor wire and a posturing tank, comically defending the French Embassy and into the circling passages of Tunis’s old town, the Medina. Every so often L crossed paths people she new, young men on mopeds, an older elegant women smiling, a famous historian, it was whispered to me. We walked on and round and through arch ways and passages, and past medicinal herb stands and leather craft goods, where I saw the bag of my dreams. A door was opened to us, one of the many colorful ones, studed with metal in beautiful patterns. A gentlemen welcomed us into the Tourbet el Bey (cemetery of kings) and a courtyard dominated by an orange tree loaded with the fruit. I tripped over a pile of them that had been rolled to the corner. PM – Joining in E’s English class It was great, the young men aged about 13- 22 were engaging and relaxed, clearly enjoying there weekly sessions with E I want to work with an organization like this. The group were very responsive, they wasted no time in diving in to our questions about fear and figures of fear they grew up with. They told us of the enchanted Hamm am of gold, abandoned houses being occupied by jins, markings indicating the location of treasure. The Jin featured a lot, they were clear it was not to be mistaken with ghosts, fairies, spirits, elves it was something else, not definable and not somehow imaginable but they must be believed in as a decree in the Qu’ran. Dinner I started an argument between the French and Italian about whose country's cuisine was better, explosive. Après notre petit rituel d'échauffement individuel et de cercle de concentration, Valentina nous fait travailler un peu avec les yeux fermés.
Un meneur doit prendre la main du mené qui a les yeux fermés et qui doit suivre la direction dans laquelle le meneur l'emmène. Le meneur peut aller ou il veut et aller à la vitesse qu'il veut. On peut voir des différences entre chaque mené, il y en a très à l'aise qui suivent sans problème, sans « peurs » et sans se poser de questions, d'autres qui y vont avec plus de réticences, qui n'osent pas accélérer, qui ont peur de se cogner ou de cogner quelqu'un. C'est intéressant de voir différentes réactions au noir ou au fait de laisser le contrôle total de soi à une autre personne. Comme quoi la peur peut-être partout finalement. On a reparlé de l'exercice de la veille de l'écriture automatique ou on devait écrire sans s'arrêter par rapport à des mots reliés à la peur. On se souvient beaucoup des mots assez concret j'ai l'impression, on a eu tendance à oublier les mots plus abstraits. Je me demande si on peut figurer facilement l'abstrait sur le plateau. C'est toujours le plus dur à représenter, du concret on peut en trouver, toujours, des situations concrètes de peur on peut les jouer, mais comment on travail l'abstrait ? Les concepts ? Les « peurs » plus internes par exemple ? J'imagine assez facilement une scène d'un personnage qui a peur d'un rat et qui doit traverser un trottoir ou y'en a plusieurs. Mais un personnage qui a peur de la mort ? Ou la Peur au sens le plus grand du terme ? Ou même l'espace, la couleur de la peur ? Ce que j'aime avec ce thème c'est qu'on peut tout faire, on peut travailler la micro-peur que tout le monde connaît comme la peur d'un animal ou la peur d'une rue noir, mais aussi les peurs plus « abstraites » comme la peur de la solitude, la peur de l'échec, et on peut aussi travailler sur des peurs plus collectives, reliés à des événements particuliers dans un contexte particulier comme des attentats. L'après-midi avec Shona on est retombé un peu en enfance, un peu d'écriture automatique sur un souvenir de peur étant enfant ou de cauchemar, puis en faire le dessin. On a parlé un peu de ces peurs, le noir revient beaucoup, est-ce qu'en fermant les yeux dans le noir ça aiderait à avoir moins peur ? C'est ce que Nour suggère, j’essaierai un jour ! C'est vrai ça pourquoi le noir est une couleur qui fait peur, parce qu'on voit pas ? On peut aussi rien voir en blanc si on est ébloui par une lumière, ou rien voir en bleu quand on fait de la plongée profonde par exemple. Peut-être que c'est aussi parce que plein de choses dangereuses se passent la nuit donc le noir est ancré chez nous comme un élément de peur. Ensuite on a fait une impro à 4 mélangeant ces souvenirs de peur, on a remarqué que la « peur » fait beaucoup plus peur et est beaucoup plus réelle quand elle est caché, une fois que ce qui symbolise la peur est révélé sur scène, cela devient moins intense, on peut en rire aussi. Mais c'est bien aussi de pouvoir en rire, après avoir eu peur on en ri souvent. Quand c'était pas une peur fondée bien sûr. Après on a travailler un peu sur Tunis, Nour et Lilia nous ont décrit dans l'espace la Tunisie selon eux, après on a improviser avec Dylan cette retranscription, alors qu'on avait pas eu la même description, c'était intéressant de voir ce qu'on en avait retenu et ce qui ressortait pour nous deux. Puis ils nous ont dessiné une carte de la Medina et on à parlé un peu des endroits considérés comme « dangereux » ou « effrayant », des visions différentes des gens par rapport à ça. J'ai hâte qu'on aille à la Medina demain aprem et qu'on s'y immerge un peu car pour l'instant ça reste un peu confus comme j'y suis pas encore allé. Sur le chemin du retour (on est revenu à pied-c'est bien comme ça on peut découvrir autrement la ville), j'ai pris une photo d'une mosquée et j'ai vu deux policiers arriver près de moi assez vite me demandant d'effacer la photo, eh bien je faisais pas la maligne, ça fait peur la police, alors qu'ils étaient sympa en plus. Mais c'est comme ça que c'est ancré dans nos têtes peut être. |
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