Jour 4 :
Rdv avec C. du chapiteau Raj'ganawak : Elle a toujours vécu à SD, s'y sent en sécurité, elle a beaucoup travaillé dans les bidonvilles, elle a suivi ceux qui étaient dans le camp de Hanoul à SD et étaient avec eux pendant l'expulsion, et pendant toute la lutte jusqu'à ce qu'ils obtiennent un autre lieux pour s'installer et elle s'est installé avec eux. Elle a fait beaucoup d'ateliers avec les enfants, aujourd'hui travaille avec des enfants syriens à SD. Elle a jamais eu peur de tout ça, même pendant l'expulsion. Elle a juste peur du vide, d'être seule dans la nature sans êtres humains. Elle a jamais eu peur à SD, elle sait aussi comment se comporter, « si tu dégages de la peur, la on va te tomber dessus » mais elle est toujours rassuré, et puis quand un homme commence à l'emmerder elle a pas peur elle répond, elle discute pour essayer de le calmer et de lui faire comprendre que c'est pas comme ça qu'on parle. Souvent ça marche et on lui dit merci. Dès fois « ya des humains ils font peur tu le vois dans leurs yeux, alors la je reste pas, je pars » Le problème ici c'est qu'il y a beaucoup d'hommes, le pb c'est la solitude des hommes, ça créé de la violence. Elle nous parle aussi des gens qui eux ne se sentent pas en sécurité ici, de ceux qui se plaignent des vendeurs à la sauvette sur le parvis de la gare « on se fait prendre notre espace, c'est un invasion » selon eux. Les marchands aussi on peur de ça car eux doivent payer des charges pour leur magasin et on peut que les gens achètent plus aux vendeurs à la sauvette. Selon elle il y aurait 2 peurs la peur sexuelle (de se faire agresser, mal regarder) et la peur économique. Ensuite on retourne voir les vendeurs de brochettes devant la gare, on parle un peu avec eux comme ça on peut tisser des liens et continuer à revenir, ils nous parlent un peu plus de leur histoire, de leur vie, de leur peur du quotidien, de la police. Ils viennent travailler la car ya pas le choix, « pas de papiers, pas de travail, pas de travail, pas de papiers » alors ils font tous ça, et puis ils courent quand la police arrive. On retourne dans l'espace de répète pour travailler entre nous, avec les filles on dégage des thèmes qui nous ont marqué, qu'on a retenu, on essaie une ou deux impro avec Lili devant la tv et le documentaire en voix off qui lui fait peur. Idée d'essayer la voix off avec des images à l'inverse de ça, toutes calmes et tranquilles comme on a pu voir. On se lance dans un texte, on donne des expressions ou situations dont on se souvient puis on en prends seulement 3 et avec ces trois la on prend 2min pour écrire un texte automatique en plaçant ces 3 expressions. On met en commun nos textes et on en écris un à partir de nos 3 propositions : « Je me le dis à chaque fois, je le répète, je ne cesse de le dire, de le redire, de le composer, d'ajouter une grimace, un geste, une couleur. « N'ai pas peur », on est toujours prêt à avoir peur, comme des animaux, prêt à courir, prêt à se cacher, prêt à se battre, prêt à cicatriser. Je suis toujours prête bien droite face à eux ou même derrière eux ou entre eux ou à l'intérieur d'eux. ..Ca bouge là-dedans, c'est l'invasion, une invasion de tout et de rien à la fois, même moi je me sens envahie et je me dis n'aie pas peur, arrête d'avoir peur, c'est juste l'invasion. » Rdv avec K. : On parle un peu de la différence entre la peur et l'angoisse. Il pense que la peur c'est lié au rapport de force, ya des gens qui ont des choses à défendre. Lui se sent en sécurité ici, « si tu montres pas que tu es trop à l'aise ou trop mal à l'aise, il va rien t'arriver ». Lui pour ça il se censure un peu dès fois, si il sort en talons avec mini short, il va pas prendre trop de place, il va pas trop en faire. Il a des limites qu'il se pose lui même. Pour lui le Marais c'est pire que Paris, « je me suis battue au Marais ». Pour lui la seule différence entre SD et Paris c'est l'effet de bande à SD mais comme dans toute les banlieues. Il a subit des agressions verbales dès fois, des gens qui lui disait « pédale » « vincent macdoum »... mais il laisse courir, ça le touche pas. Sauf quand il a subit ça plusieurs fois au bout d'un moment ça peut le faire craquer et le rendre triste. On parle du fait qu'il se sente différent et si a un moment il a eu un sentiment de peur par rapport à ça, pas vraiment, à partir du moment ou il l'a assumé la peur à disparu. Pour lui le pb de SD est que ça cumule beaucoup, + de minorités, + de pauvreté, + de nationalités, + d'habitants... et que le département n'est pas aidé. La nuit les cas sociaux s’agglutinent à la gare, ya aussi les mec qui zonent par la en journée, un jour on lui a dit « toi repasses pas par ici » ! Son colloque arrive et on commence à discuter avec lui aussi, selon lui la peur c'est comme chez les animaux, si on voit que t'as peur on va t'attaquer sinon non. Il pense que c'est une ville calme, il sors pas trop la nuit et ça va, faut pas paraître touriste ici. Ca lui a fait bizarre au début d'arriver à SD car en tant que blanc il avait l'impression pour la première fois d'être la minorité. Ensuite on parle de leurs peurs d'enfants, peur des araignées, peur de la nuit. Avec le noir ya une ambivalence à la fois tu peux en avoir peur et à la fois tu peux être attiré par ça. T. (coloc) avait peur du noir mais était attiré par les pièces sombre, quand il était dehors dans la nuit il était « angoissé mais j'étais bien ». Aujourd'hui K a plus peur de pas réussir dans la vie, de se décevoir, peur d'avoir besoin de si peu, « des peurs d'adultes ». On parle aussi des peurs sociales et de la pression de la société sur certaines choses, comme la peur des gens d'être célibataire. Jour 5 : Ce matin avant d'aller répéter on est passé par le marché de St Denis, tout le monde à SD nous le conseillait, et c'est le plus grand d'Ile de France (je crois) donc passage obligatoire. Effectivement c'est assez impressionnant, pas parce que c'est immense mais surtout pour la diverstié des stands ! Ya de tout ! On peut trouver tout types de fruits et légumes, d'épices, de viandes, des habits, des parfums mais aussi des objets incongrus pour coudre ou faire d'autre chose, jusqu'aux vendeurs de piles et de mars et bounty ! Ca à l'air d'être le rdv des dionysiens, yavait beaucoup de monde. On a aussi croisé des militaires, ils étaient 5-6 armés jusqu'au coup à se promener dans le marché, jusqu'à la place de la basilique, même si on s'habitue ça reste impressionnant quand même, on se demande qu'est ce qu'ils font la. Après on a été à la salle et on a travaillé sur comment mettre au plateau des choses qu'on avait vu ou entendu pendant nos explorations. On a travaillé sur les regards, car C. en parlait beaucoup pendant notre entretien. On en a choisi trois, le regard vide, le regard agressif et on a pris une 3è situation qui nous a marqué (le légionnaire qui a braqué l'enfant qui courait vers lui). On a essayé de rendre compte de ces trois situations en mouvement en trouvant l'espace et l'atmosphère que ça dégageait. Ensuite on a du partir pour déménager les décors de Miraculi, et on est revenu à SD pour l'inauguration de ce qu'on pensait être une nouvelle école de danse... et en fait c'était une école primaire ! Faut dire que leur tract portait à confusion, y avait tout pour penser que ça allait être un lieu culturel et un spectacle de danse ! Du coup sur le retour on est passé devant les vendeurs de brochettes et ils étaient plus la, la police avait du passer, un peu plus loin, on a retrouvé notre copain à qui on avait pas mal parlé. Il nous a expliqué que la police municipal était passé et qu'ils étaient encore la mais yen avait 4/5 200 mètres plus loin qui continuait à vendre comme lui, on lui à demandé si ça lui faisait pas peur de rester la alors que la police était pas loin et il nous a dit que non que si ils viennent par la il ira plus loin. C'est comme si c'était un petit jeu, ils bougent juste de place en fonction de l'avancée de la police. Jour 6 : On commence par le workshop que nous avait préparé Eric et Dylan sur des parcours les yeux bandés. On commence à 2, un guide et un les yeux bandés, on est en contact par la main et le guide nous fait voyager dans l'espace, puis on change de manière de guider, on n'utilise plus la main mais seulement la voix ou des contacts différents avec le corps. Ensuite, seul toujours les yeux bandés je dois suivre Dylan qui fait mon guide pendant que les autres construisent au fur et à mesure un parcours au sol avec des obstacles et des allées entourées de planches de bois. Je sais pas du tout ce qui se passe j'imagine bien qu'ils font qqoz autour mais je sais pas quoi je me concentre juste sur la voix de Dylan. Après un moment il me fait passer au sol et je comprends que je suis dans un espèce de labyrinthe et que je dois passer dans les allées et par sur les planches de bois, je navigue dedans en suivant sa voix toujours, et à un moment il m'amène à un endroit et me dit juste « get out », j'ai trouvé ça top que la consigne soit pas plus claire (en même temps c'est assez claire quand même hein mais sans autre précision de comment ça marche ou quoi faire, ou ou j'étais et surtout comment je reconnaîtrais la sortie...), j'étais trop heureuse d'avoir un défi et je suis parti a fond. Pendant que je cherchais cette sortie ils faisaient des bruits autour de moi, comme le tonnerre ou la forêt je crois, je me souviens plus trop. Puis enfin à la sortie, on me dit tu as 4 min pour récupéré ton bb dedans la maison est en feu, j'avais l'impression d'avoir passé une éternité à trouver la sorti et fallait y retourner ! Mais j'étais contente d'avoir un défi et surtout d'avoir que 4 min pour le réaliser, et puis ils faisaient aussi tout les sons autours c'était chouette on s'y croyait vraiment, j'ai pas eu peur mais plutôt je trouvais ça excitant ! Et à la fin (j'ai sauver le bb en 3min58 c'était chaud ! ) c'était impressionnant d'enlever le bandeau et de découvrir le labyrinthe qu'ils avaient fait. Je pense que l'expérience de se retrouver dedans sans savoir ce que sait et ce que t'as autour de toi est assez chouette. On a continuer avec un exercice à 2 avec un héros qui doit trouver le trésor et le méchant qui peut aller le tuer au bout de 2min, c'est marrant comment on rentre dedans et comment ça nous fait un peu peur quand même. Après on a discuter de tout ça et on a essayer de voir comment on pouvait trouver une sorte d'exercice/performance à faire faire au public pour qu'ils expérimentent cela. Car c'est une chose de le faire entre amis dans ta compagnie et d'être un peu habitué à ce genre de chose mais si tu es la pour une pièce et que tu vois pas le truc venir et que tout d'un coup tu te retrouves au milieu de ça, ça peut faire peur quand même. A réfléchir mais on aimerait bien intégrer qqoz comme ça à la pièce, ça serait un peu la continuité de ce qu'on avait fait à Tunis avec tout le public les yeux fermés et qu'on guidait avec le texte de lili en tunisien. Ensuite on montre à Val ce qu'on a travaillé la veille entre nous et on fait un petit résumé des entretiens auxquels tout le monde était pas pour qu'on ai la même base. On part en exploration dans la rue de la république afin de parler aux commerçants et d'en savoir un peu plus sur le RAID qui a eu lieu au 48 rue république et comment ils l'ont vécu. Un peu dur d'arriver comme ça dans les boutiques et de leur poser des questions la dessus sur leur lieu de travail mais on a quand même réussit. La pharmacienne nous dit que ça ne l'a pas traumatisé et qu'elle n'avait pas peur mais qu'elle avait beaucoup de clients qui eux l'ont été (ceux qui vivaient dans l'immeuble ou celui d'en face) et qui aujourd'hui sont encore sous médicaments.Ya un homme de l'immeuble en face qui lui à raconté que si il n'était pas aller se couché et était resté 30min de plus dans son salon il serait pas la aujourd'hui. Un autre homme a qui on avait de se cacher dans la salle de bain y est resté jusqu'à midi car il avait trop peur de sortir, cela m'a fait penser à l'histoire de l'homme caché dans le sarcophage au musée bardo et qui ne voulait pas sortir. Un femme lui a dit être traumatisé car quand elle a ouvert ses volets il y avait encore de la chair sur les murs. La pharmacienne n'a pas eu peur et n'a pas peur que ça recommence, elle nous confie qu'elle n'était pas rassuré de passer par cette rue avant car c'est la qu'il y avait tout les deals mais depuis le RAID les jeunes ne sont plus la. Ensuite on parle à une marchande de glace, elle travaille la mais n'habite pas la. Elle ne veut pas rester ici elle a postuler ailleurs et partira dès qu'elle pourra. Elle n'est pas rassuré à SD, elle s'est fait agresser 2 fois, on lui a voler ses bijoux, la deuxième on lui a arraché violemment son collier ce qui lui a fait une grosse marque pendant longtemps. Cela s'est passé au Metro Porte de SD. Son mari et ses enfants ont peur pour elle, quand ils peuvent ils viennent la chercher à sa débauche. Elle ne veut pas scolarisé ses enfants ici, surtout pas, elle veut juste partir. Les attentas l'ont choqué car ils « ont vu quelques cadavres sortir ». Un homme qui travail dans un magasin d'optique nous dit lui ne pas avoir été traumatisé par les événements mais une de ses collègues l'a été et a été en arrêt plusieurs jours après. Il vit à SD près du Stade de France et s'y sent bien, n'a jamais eu peur à SD. Selon lui la rue de la république est quand même « craignos » la nuit. On assiste à l'arrivé de la police et à la fuite des vendeurs ambulant, ils ne partent pas très loin puis reviennent dès que la police est passé. Les policiers passent et repassent dans la rue et à chaque les marchands partent et reviennent, ils partent de moins en moins loin et il y en a même certain qui ne partent plus. La police les voient à leur stand mais ne dit absolument rien, un policier se permet même d'en rire « tiens celui là il cours pas assez vite ». Cela nous intrigue de voir que la police passe mais qu'ils ne font absolument rien, j'essaie d'aller leur parler et de leur poser des questions sur leur travail et leur passage ici mais un des policiers me dit qu'il aimerait bien nous répondre mais qu'il n'est pas « habilité » à le faire, il me donne le numéro de leur commissariat et le nom du commandant à qui parler. On croise aussi dans la rue les médiateurs de nuit dont on nous avait parlé, et je leur explique le projet, on a rdv avec eux mardi. "Stealing mobile phones is the national sport".
A***** security guard at a chemist on the Avenue de la Republique high-street. The McDonalds money till was ripped out. A woman had her arm broken up the road. He lives in Orleans and travels 1hr40mins (each way) every day to work in St.Denis. He does not want to move there. S**** protests through her music. She does the tours of local bars and clubs. She sings in Algerian (both traditional songs and her own). She says that Halal(meat/butchers) is a recent trend and a brand. G****** takes us on a tour around Cite Floreale. It has a reputation (outside of St.Denis, at least) as being a "quartier chaud", but during the daytime it is full of playing children and their chatting mothers. There is not much traffic so the young ones can run into the road or weave around on their scooters. We meet a woman who runs the local community centre. It seems like she has a hundred projects on the go at the same time. She sits outside and has a cigarette break to chat with us. Two green parrots fly over the communal herb garden. M***** is a "sans-papier". He works illegally as a street vendour in front of the RER station. He sells water and juice in cool plastic bottles. He says it is the only way he can make money in his situation without selling drugs or stealing. He buys his water in bulk and then sells each bottle at one euro a piece. A woman friend of his prepares the ginger and the dark berry juices. He lives in a cupboard under a set of tenement stairs, and says he survives "du jour au jour". He is afraid the police will ask him to show his documentation. Like the other illegal vendours he runs as soon as he sees the police coming around the corner. Jour 1 :
On s'est retrouvé pour discuter de la résidence, du planning et de l'organisation de ces dix jours. Chacun à pu partager ce qu'il l'intéressait et ce qu'il voulait développer. On a parlé des différents contacts qu'on a tisser sur St Denis et comment leur parler de la peur, comment aborder le sujet. On a aussi lancer l'idée de plusieurs circuits de recherche :
On voudrait aussi prendre plein de cartes de St Denis et demander à chaque personne que l'on rencontre de nous tracer ses trajets et de nous indiquer les lieux ou ils se sentent en sécurité, ou ils ont peur, ou ils iraient se cacher, les lieux calmes... Jour 2 : Ce matin on a rencontré Samia, je l'avais déjà rencontré en Mai pour lui présenter le projet et la elle rencontrait toute l'équipe. Elle nous a parlé de sa vision de St Denis et de ce qu'il s'y passait. Elle en a marre de St Denis, du laisser aller de la municipalité face à tout ce qui se passe, elle nous raconte que la police essaie même plus d'arrêter ceux qui cassent des voitures ou volent des choses c'est la politique du « démerdez-vous ». Elle voudrait retourner vivre dans un endroit plus calme. Elle vient d'Algérie et à été exilé aussi en Tunisie, à Djerba. Elle vient ici depuis 10 ans pour des projets mais il n'y vit que depuis 1 an et demi, et en à déjà bien marre de St Denis ! Elle a beaucoup de chansons qui parlent de peur. C'est une musicienne engagée et elle écrit ses propres textes. Après ce rdv on va en salle de répèt avec Samia aussi, c'est la première session et c'est Valentina qui s'en occupe. On a fait des exercices super intéressant sur le regard. A 2 on devait d'abord toucher le visage de l'autre (qui avait les yeux fermés) avec seulement notre petit doigt et puis avec toute notre main et puis les yeux fermés. C'était chouette comme expérience, assez unique, et puis ça tisse facilement un lien avec l'autre. Ensuite on a marché dans l'espace et on a travaillé sur l'écoute et les regards avec les autres. Puis à 2 en ligne on devait tester différentes distances, être très prêt dans la bulle de l'autre ou être très loin, on devait jouer à 2 sans se parler uniquement être à l'écoute et se regarder. On a aussi fait des traversée en impro de rencontres dans la rue et on essayait de voir ce qui ressortait, comment on réagit au regard de quelqu'un sur nous, comment on s'écarte si on a peur... Après Val nous a fait faire 3 exercices d'écriture automatique par rapport à nos sensations et aux gestes de la gêne qu'on aurait pu voir... Puis on s'est mis en groupe de 3 et on a inventer une suite de mouvement lié avec ces textes, c'était chouette de mettre ça en mouvement et puis on était avec Samia avec Shona et elle a tout de suite amené du rythme dedans, ça change de bosser avec des musiciens c'est bien ! L'après-midi était consacré aux recherches dans St Denis, on s'est divisé en deux groupes, un qui allait essayer de rencontrer l'association DAL pour nous mettre en contact avec des victimes du RAID de la rue république. Et nous on a été voir les vendeurs de brochettes, c'était pas facile de rentrer en contact avec eux, en Tunisie avec Lili et Nour on a fait ça aussi avec les marchands ambulants et vraiment on a pas pu leur parler de la peur et de la police et de leur travail, on sentait qu'ils ne voulaient pas en parler. La on a eu plus de réponse, on a parlé à une dame qui vend des boissons et elle nous a répondu brièvement qu'elle avait peur de la police mais pas tout le temps car dès fois yen a qui rigolent avec eux. Ils leur disent juste de partir mais ils reviennent toujours. Elle est ici car elle a pas le choix « faut travailler ». On a commencé à lui dire qu'on faisait partie d'une compagnie de théâtre et qu'on faisait des recherches sur la peur... et la elle s'est un peu fermée. On a essayer ça avec un vendeur de cigarette et pareil il nous a pas répondu. On a ensuite été voir 2 jeunes qui vendaient des brochettes, on a goutté leur brochette et on a commencé à parler simplement avec eux, on s'était dit que la on parlerait pas du projet théâtre... Ils se sont pas mal livré à nous, yen a un qui habite St Denis et l'autre le 94, ils travaillent la chaque jour. Ils ont peur de la police car ils peuvent jeter toute leur marchandise si ils les attrapent alors dès qu'ils arrivent ils partent en courant en emmenant avec eux leurs caddies. Celui qui vit dans le 94 nous dit qu'il a aussi peur de se faire agresser car il s'est déjà fait agresser plusieurs fois avec des bandes de mec qui viennent avec des couteaux pour leur prendre de l'argent. Il dit que c'est pas juste ici c'est partout. On voudrait revenir pour leur parler car ils étaient super ouvert et on a bien discuter, on pense qu'en revenant un peu tout les jours juste discuter avec eux on aura plus d'informations. 18h RDV avec Georges : On commence par discuter avec lui de St Denis et puis il nous emmène dans son quartier (Romain Rolland), on s'y sent bien, ça paraît très calme, il y a de la verdure, des enfants qui jouent dehors, des gens qui passent. Un peu l'inverse de ce que le documentaire M6 avait dit sur ce quartier ! Il nous dit qu'il s'y sent bien qu'il vit la depuis 1965 et qu'il n'a jamais eu peur. Il évite tout de même de sortir le soir. Selon lui « la peur c'est un climat » « faut pas vivre avec sinon on s'enterre chez soi » Il nous présente à la gérante de la maison de quartier, ils viennent de faire les questionnaires aux habitants alors elle nous raconte un peu ce qui ressort, les gens sont à la fois heureux de l'esprit de solidarité, du calme et du côté convivial comme agacé des bruits, de la violence et des deals. Quand on lui parle de la sécurité du quartier elle nous dit que ça dépend des jours des gens des moments de la journée... « Ces jours-ci ya beaucoup de bagarres à St Denis » Selon elle c'est très familiale mais ya de tout, des enfants qui jouent dans la rue comme des coins de deal, comme partout. Sur le chemin du retour on passe à la bourse au travail essayer de rencontrer le gérant d'une association de relogement. En attendant on discute avec l'agent de sécurité, il est né et à grandit à St Denis, il trouve pas ça plus dangereux qu'ailleurs, il ne s'est pas fait agressé une fois en 23 ans. Le seul quartier qu'il trouve un peu « chaud » c'est les Franc Moisin : « ya carément des clans là-bas ». On parle du documentaire M6 sur SD (St Denis) et il trouve ça « choquant » « c'est des mythos » « c'est du grand n'importe quoi » ! Avec tout ça il aura pas vu le gérant de l'asso sortir on l'a loupé ! On y retournera... Jour 3 : Rdv avec S.C : Elle nous parle de sa vision de SD ainsi que des événements du RAID et de l'attentat du Stade de France. Un de ses fils depuis les attentats est traumatisé et ne veut plus retourné à paris. Il a pris son père pour un terroriste à un moment car il s'était mis en colère contre la politique et il avait entendu que les terroristes étaient en colère. Son autre fils lui à peur de la police car il voit les vendeurs à la sauvette courir quand ils arrivent et il voit la police leur prendre leur marchandise, il a aussi eu une mauvaise expérience ou un légionnaire lui a braqué une arme dessus, et en voyant sa mère avoir très peur il a gardé cette peur. Selon S.C la grosse peur à SD pour les gens c'est les papiers ! Ils ont peur d'aller à la mairie, à la caf, à la police... Rdv avec L. : Difficile de résumer un entretien si dense... Il nous parle de sa vision de l'islam, des religions. J'ai beaucoup aimé la simplicité avec laquelle il racontait tout ça « si j'étais né en Pologne je serais catholique mais je suis né au Cameroun ». Il nous parle un peu de Bamako et du rapport à la religion là-bas. Quand on lui demande « pour toi la peur c'est quoi » il nous dit « ça dépend de comment je le prends, ya toujours une peur, c'est humain la peur, on peut pas ne pas avoir peur, la peur elle existe pour tout le monde ». « Celui qui va se faire sauter aussi il a peur mais il est convaincu de quelque chose après la mort mais il a peur quand même » « La peur elle s'installe aussi, c'est comme une caisse de résonance » Il a pas peur à SD. « Ici ya rien, en fait les gens ont peur de leur bien (vol de téléphone...) » « Ca dépend de ce que tu as vécu, celui qui a traversé la mer pour venir tu penses vraiment qu'il a peur du petit dealer avec son couteau de cuisine ? » « La peur à SD je la vois pas. C'est fabriqué » « Aujourd'hui la peur c'est le 3ème business le plus important au monde ! » « La peur à SD c'est des petites peurs » Il nous parle aussi des centre de dé-radicalisation, et il nous raconte qu'il y a été pour faire croire qu'il se radicalisait en jouant un rôle pour essayer de comprendre un peu comment ça marche ce centre. J'ai trouvé l'idée génial ! Il nous parle un peu de sa peur de l'eau, surtout si il voit pas, qu'elle est pas claire. Et de son frère qui à risqué sa vie pour venir ici en faisant le voyage clandestin. On va peut-être le rencontrer lundi il nous en dira plus si il a envie. Après cela, on retourne à l'espace de répet et Shona lead une session, e, marchant on repense aux gens qu'on a rencontrer et on garde un petit signe ou une phrase d'eux. Puis on joue au Samourai les yeux fermés à 2 à essayer de retrouver un bâton (en journal) pour être le premier à toucher l'autre. Ensuite on travail ensemble les différentes manières de montrer la décapitation, que ce soit par le mouvement ou avec de la parole aussi. On finit par une grosse impro ou on joue des habitants de SD qui traversent plusieurs époque avec l'histoire de St Denis et de Ste Geneviève. |
Dragons project residencies in Glasgow, Tunis and St Denis
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