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ELODIE

2/19/2017

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​Jour 6 :


On se retrouve pour faire un état de ce qu'il nous reste à explorer dans la Medina et des questions que l'on aimerait poser. On se divise en 2 équipes afin d'aller à la rencontre de différentes personnes. Avec Lili et Nour on part voir des artisans de la Medina qui y sont tous les jours et depuis longtemps, puis des femmes qui habitent dans un quartier dangereux et enfin des marchands ambulant.
On s'est fait ensemble une grille de questions générales ou de thèmes qu'on aimerait aborder :
Est-ce que vous vous êtes déjà senti en danger ici ?
Est-ce que vous vous sentez en danger au quotidien ?
Est-ce qu'il y à des quartiers considéré comme dangereux ?
Est-ce que vous avez un souvenir lié à la peur ?
Connaissez-vous des légendes ou des histoires que l'on raconte liés à la peur ?
Quels sont les types de peur ici ?
Avez-vous le souvenir d'un cauchemar qui vous a marqué ?


Pour les femmes plus précisément :
Avez-vous peur par rapport à vos enfants ?
Avez-vous plus peur pour vos garçons ou vos filles ?
A quel moment avez-vous arrêtez d'avoir peur pour eux ?
Connaissez-vous des histoires qui font peur qu'on raconte aux enfants ?
Avez-vous eu peur en arrivant ici ?
Avez-vous peur de la police ?
Avez-vous peur par rapport à votre lieu de vie ?


Pour les marchands ambulants :
Avez-vous peur tous les jours ou cela fini par passer ?
Est-ce que vous comptez toujours faire ça ? Ou voulez-vous un jour avoir une boutique ?


Bien sûr on sait qu'on ne pourra pas poser toutes ces questions mais c'est bien de les avoir en tête.
On commence par rencontrer des artisans dans un quartier que Lili connaît bien, le premier est très coopératif et il nous répond facilement, il parle de lui même avec une envie de nous partager ces histoires.
Il nous parle de sa machine qui une fois a perdu une pièce alors qu'elle tournait encore et il a eu très peur car la pièce à voler sur lui mais il l'a remise et a continuer son travail.
Il a peur pour ses enfants, surtout pour son fils qui travail dans l'armée, il a d’ailleurs peur pour tout les gens dans l'armée depuis. Surtout depuis les dernières attaques.
Il a entendu parlé de ruelles dangereuses mais il n'y va pas, il ne passe pas dans les quartiers qu'il ne connaît pas.
Le deuxième artisan que l'on rencontre est beaucoup plus timide, il est plus bref dans ses réponses
« La peur non » « pour moi moi j'ai pas peur »
La seule chose qu'il nous dit est quand on aborde ses enfants « C'est normal oui j'ai peur pour eux, on a plus peur pour nos proches que pour nous »
Il n'a pas peur dans la Medina il est toujours entouré de monde comme il y a le café à côté et les autres artisans aussi, et ils ferment tous en même temps.
Puis on rencontre une dame couturière, elle est très timide et un peu méfiante.
Pour elle oui c'est évident que les gens ont peur.
Il y a des places qui font peur oui et elle ne passe pas devant, elle nous dit qu'il faut faire attention à qui demander son chemin, ne pas demander à n'importe qui.
Elle est bien dans cet endroit et n'a pas peur ici.
Quand on lui parle de cauchemars ou de ses peurs personnelles elle ne veut pas en parler, elle n'en parle jamais car cela fait encore plus peur. « Ça reste toute la vie », même à ses proches elle ne veut pas parler de ses peurs.


Nous partons en direction du quartier « Beb jdid » à la rencontres des femmes qui vivent dans une ancienne usine de pattes. Ce lieu est un peu délabré et il y à des familles qui squattent et la police vient souvent pour les faire partir. La peur est très présente ici.
La première femme que l'on rencontre, A. , semble très timide, elle ne veut pas qu'on l'enregistre, elle nous répond « La peur, je sais pas » mais semble avoir peur ici.
Elle ne parle pas beaucoup mais nous raconte brièvement qu'il y a eu un meurtre hier soir juste à coté, et qu'elle a peur du quartier ou elle vit, quand elle rentre elle va juste chez l'épicier et rentre vite chez elle.
Elle ne sort pas de chez elle.
La deuxième femme à qui l'on parle est beaucoup plus à l'aise et à pleins de choses qu'elle veut raconter.
« La peur c'est ici »
2 familles ont été chassés par la police et depuis des « jléma » qui ne sont pas d'ici, viennent le soir sur les toits pour boire et essayent de venir squatter à la place des deux familles qui ont été expulsés.
Le soir personne ne sort même dans leur cour intérieur, chacun reste chez soi.
Elle a peur de sortir dans son quartier, elle ne sors que si elle a vraiment besoin.
Il y a de + en + de gens qui braquent même de jour, elle a assisté à un braquage récemment.
Elle a aussi peur du bâtiment car il est très vieux et n'a jamais été rénové, un jour une petite est tombé d'un étage car le balcon s'est effondré.
Elle a aussi peur de la police qui vient souvent pour expulser des familles.
Elle nous raconte un de ses cauchemar récent : Elle avait plein de cheveux qui lui poussaient sur la langue et avait beau les couper ils repoussaient sans cesse (c'est fou c'est un comme l'histoire du hammam d'or ou les cheveux de la petite fille morte continue de pousser chaque jour!).
Sa mère à également fait un cauchemar ce jour la : Elle a rêver qu'elle arrachait de la viande de sa bouche.
Alors elles sont allés voir la voisine qui interprètent les rêves et elle leur à dit que quelque chose allait se passer, alors elles « attendent ».


Nous finissons notre exploration par le quartier ou tout les marchands ambulant sont la, il y en a tellement c'est difficile à croire que ce n'est que des stand illégale.
L'approche est plus difficile on sent que leur poser des questions sur la peur relié à leur travail ne va pas être évidente. Nour discute brièvement avec un marchand qui lui dit qu'il n'a pas peur car ils sont tous ensemble, il a peur parfois par rapport à la police mais ce n'est pas une peur quotidienne.
Il ne veut pas prendre de boutique il préfère rester la.


Ces entretiens étaient vraiment passionnants, c'est super intéressant de voir quelle technique adopter pour mettre la personne à l'aise afin qu'elle puisse se livrer. Le fait que les gens aient peur dans la Medina le soir revient très souvent, et l'histoire des femmes dans le quartier de Beb jdid qui sont terrorisées chaque jour mais qui préfèrent rester là m'intrigue beaucoup.
On va y retourner dans la semaine.
On fera aussi une exploration de la Medina le soir pour se rendre compte de la différence avec la journée.


Une fois avoir mis nos rencontres en commun avec les autres on discute un peu de tout ce qu'on a jusqu'à présent et du planning de la semaine prochaine.
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