Théâtre Senza
  • Home
  • Blog
  • The Company
  • Projects
  • Gallery
  • Press
  • Français
  • Contact
  • Home
  • Blog
  • The Company
  • Projects
  • Gallery
  • Press
  • Français
  • Contact

ELODIE

2/20/2017

Comments

 
​Jour 7 :


Valentina nous fait faire l'exercice de la gamme de la peur, chacun choisit une action physique et au fur et à mesure la peur va monter, on entend un danger, on continue notre action, puis on s'inquiète de plus en plus jusqu'à arrêter l'action et aller voir ce qu'il se passe. On le fait 2 fois afin de sentir vraiment la montée de la gamme et ce qu'il se passe dans notre corps. C'est intéressant de voir à quel moment on décide de croire à notre peur et de se dire « ok là j'ai vraiment entendu quelque chose, ça existe, c'est pas juste dans ma tête ».
On enchaîne sur une impro ou nous allons chez le docteur afin de savoir si oui ou non on a une maladie grave, on se réveil, se prépare et arrive chez le médecin, on est dans l'attente. C'est quoi l'attente avec une peur comme celle-ci ? On la cache ? On se rassure ou on trouve des stratégies pour se calmer ? Ou on transpire cette peur ?
Puis on se met en ligne sur des chaises et on travail cette gamme de peur dans le corps et on la fait monter ensemble en passant du niveau 1 au 5 et en la faisant redescendre ensemble.
C'est bien de chercher ça ensemble ça nous permet de pas trop réfléchir et de laisser le corps s'en charger avec l'écoute des autres.
Ensuite Valentina nous fait voyager dans le temps afin d'aller voir nos ancêtres pour qu'ils nous parlent de leur temps (2017) et qu'ils nous expliquent les peurs de leur temps.
La moitié du groupe fait les ancêtres et l'autre moitié les jeunes du futur qui reviennent les questionner, on passe quelques minutes à chaque fois avec un binôme différent.
On leur demande ce qui leur faisait peur dans leur temps, comment les choses ont changer et comment ils trouvaient des moyens de lutter contre ces peurs collectives.
C'est vraiment bien car ça nous permet de vraiment se poser ces questions sur la réalité de notre monde et ce qu'on en pense et ce qu'on en fait. Comme si s'imaginer qu'aujourd'hui est un temps révolu nous faisait réaliser ce qui est réellement aujourd'hui et ce que nous en pensons.
Pour finir on essaie 2 par 2 pour la première fois l’exercice du « verbatime » qui consiste à écouter une interview et à la dire exactement pareil et en simultané à quelqu'un. On travail sur les interview que nous avions fait les uns des autres sur nos peurs lié à un événement précis et récent.


L'après-midi nous retournons à Beb-jdid voir les familles « d'el Oukela », on commence par la famille d'A., très accueillante, on venait essentiellement pour parler à la mère que Lili connaît mais le père adore raconter des histoires et laisse très peu sa femme parler, on lui pose donc nos questions par rapport à la peur. Tout se passe en Tunisien mais Lili et Val nous traduise quelques phrases de temps en temps pour ne pas nous perdre.
Il semblerait qu'il n'est pas peur de ce quartier (alors que sa fille et l'autre jeune fille que nous avions rencontré, elles, en ont très peur), il est né ici et à toujours vécu ici. Il nous explique que ça à beaucoup changé ici depuis le changement de propriétaire et qu'actuellement aucune mesure n'est prise pour faire des travaux alors que ce serait très urgent !
Il a très peur des esprits, appelé les « jnun », il nous raconte plusieurs histoires par rapport aux esprits et nous explique qu'une fois il a même quitter un chantier en Lybie car la maison qu'il habitait lui faisait peur, il y avait l'esprit d'une femme qu'il n'arrivait pas à faire partir (même après lui avoir tirer dessus avec une arme) alors lui et un autre tunisien aussi effrayé des esprits décidèrent de rentrer.
J'ai l'impression que la peur des mauvais esprit est assez fréquente ici, on a entendu beaucoup d'histoires qui les mentionnaient.


On monte d'un étage et on fait la connaissance de F. qui habite ici depuis longtemps mais qui préférerait déménager. Elle nous parle surtout de la peur qu'elle a par rapport à son fils aîné, il ne veut pas aller à l'université et à décider de quitter le pays pour faire le voyage clandestin vers l'Europe et cela lui fait très peur.
Surtout qu'une amie a elle a perdu son neveu récemment, il était arrivé en Italie après son 3è voyage clandestin mais est décédé là-bas.
Justement cette dame arrive alors on la questionne un peu et elle aussi a plus peur pour ses enfants, elle a 2 filles et elle ne veut absolument qu'elles ouvrent la porte le soir quand elles sont seules à la maison même si c'est quelqu'un de la famille et qu'elles habitent un quartier à priori pas dangereux.


C'est très intéressant de voir la différence de discours entre les parents et les enfants, les jeunes filles de l'autre jour étaient un peu effrayé de leur quartier et de leur propre bâtiment et elles vivaient cela au quotidien. Aujourd'hui les parents nous ont parlé uniquement de leur peur pour leurs enfants et pour les « jnun ».  
Comments

    Dragons project residencies in Glasgow, Tunis and St Denis


    ​

    Archives

    June 2019
    January 2018
    July 2017
    February 2017
    January 2017

Powered by Create your own unique website with customizable templates.